Il concerne les personnes ayant eu à subir un choc émotionnel intense dans une situation mettant en danger leur intégrité ou l’intégrité d’autrui. Le symptôme le plus prégnant est la présence de « flash back » et de cauchemars ; la personne ne cesse de revivre la scène traumatique. Lorsqu’elle se souvient de la scène elle éprouvera une charge émotionnelle si intense qu’elle revivra dans les mêmes circonstances l’évènement (comme si il se déroulait dans l’instant présent). Parfois, il existe une amnésie traumatique, un effacement de la représentation
(la personne ne se souvient plus de la scène) sans que disparaisse la charge émotionnelle liée au choc.
Le trouble de stress post- traumatique
Ce trouble se manifeste chez des personnes qui ont subit un choc émotionnel intense, rencontré lors d’une situation mettant en danger leur intégrité ou l’intégrité d’autrui. Les “flash back » et les cauchemars sont récurrents ; elles ne cessent de revivre la scène traumatique. Lorsqu’elles se souviennent de la scène elles éprouvent une charge émotionnelle si intense qu’elles revivent dans les mêmes circonstances l’évènement traumatisant. Parfois même, il existe une amnésie traumatique, un effacement de la mémoire consciente (les personnes ne se souviennent plus de la scène traumatisante) mais gardent la charge émotionnelle liée au traumatisme. Ainsi elles pourront ressentir émotionnellement le trauma en transférant cette charge émotionnelle dans d’autres domaines de leur vie. Le traumatisme continue d’agir intérieurement alors que qu’il n’est plus là. La mémoire traumatique peut être continuellement réactivée si le contact perdure avec l’agresseur. La victime peut mettre en place des conduites d’évitements ou à risques, souffrir d’addiction, développer des gestes auto-agressifs voire suicidaires, souffrir de troubles anxieux, de troubles somatiques (la somatisation est une manifestation de douleurs dans le corps qui a pour origine une souffrance psychique), des troubles addictifs et des troubles dépressifs.
L’état de sidération
Lors de l’événement traumatique, les victimes sont en état de sidération « véritable panne psychique » où elles sont pétrifiées physiquement (elles ne peuvent ni bouger, ni crier) et psychiquement (les victimes ne peuvent ni penser, ni analyser la situation, ni envisager des stratégies de défense. Le responsable de cette sidération est biologique puisque l’organisme sécrète, lors de l’événement traumatique, un excès en hormone du stress (adrénaline et cortisol) qui entraine un risque vital pour l’organisme. Pour palier à cet excès d’hormone (éviter le risque vital, voire létale) le cerveau se met « à disjoncter » entrainant une baisse de ces deux hormones et activant une partie du cortex cérébrale responsable des émotions. En activant cette partie, tout ressenti émotionnel est coupé, la victime se retrouve en état de dissociation (un état de conscience altérée, une dépersonnalisation) où le sentiment d’irréalité est présent, la perception du temps est modifiée (le temps s’arrête ou au contraire s’accélère).
La dissociation
Il existe aussi un mécanisme de sauvegarde psychique lié au traumatisme, la dissociation: lorsque la blessure du trauma ne peut être cicatriser, les victimes mettent en place un processus de dissociation qui consiste à se couper de leurs émotions, elles se retrouvent anesthésier de leur affect (elles ne ressentent plus aucunes émotions). Leur conscience est altérée et elles ne se sentent plus elles mêmes. C’est une sensation de d’être à la fois « ici et ailleurs » (spectateur et pas acteur).
Cette dissociation permet au cerveau de supporter la situation traumatique. De nombreuses personnes s’interrogent sur « l’inaction » des victimes de violences. En réalité, elles sont terrorisées, fonctionnant en mode automatique pour sauvegarder leur psychique. Cela explique aussi l’indifférence qu’elles peuvent montrer face à la violence car elles sont en état dissociatif, elles se dépersonnalisent et ne se sentent pas concernées, allant jusqu’à banaliser la violence, ce qui explique aussi le mutisme des victimes.
Trouble de la mémoire
Les fibres qui informent le cortex des émotions se déconnectent transformant ainsi la mémoire émotionnelle ce qui entraine des troubles de la mémoire (amnésie partielle ou complète du traumatisme). Selon les travaux du Dr Muriel Salmona « On assiste à une déconnection des fibres qui permettent la transformation de la mémoire amygdalienne non consciente en mémoire consciente, entrainant une amnésie partielle ou complète du traumatisme et une mémoire traumatique: la mémoire émotionnelle reste piégée, hypersensible et peut « s’allumer « lors de situations, d’affects, de sensations sensorielles rappelant l’événement traumatique, envahissant alors la conscience et faisant de façon incontrôlable revivre à l’identique la violence avec la même détresse, les mêmes angoisses et entrainant le même survoltage et le même risque vital ». Extrait des textes et travaux du Dr Muriel Salmona (psychiatre – psychotraumatologue- présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie).