Anxiété, peurs, phobies

L’anxiété est un état émotionnel qui correspond à une attente plus ou moins consciente d’un problème à venir ou d’un éventuel danger.

A la base l’anxiété est un phénomène normal présent chez tout le monde qui sert à attirer l’attention sur des risques réels d’une situation. Trop peu d’anxiété peut mettre l’enfant en danger comme à l’inverse trop d’anxiété va le stresser et l’épuiser voir même le faire basculer dans des obsessions provoquant ainsi des compulsions que l’on nomme TOC (troubles obsessionnels compulsifs).

L’anxiété peut être quasi permanente sans déclencheur particulier, on parle alors de troubles anxieux généralisés où l’enfant, l’adolescent se fait du souci pour tout et n’importe quoi, il s’attend à divers malheurs sans pouvoir se raisonner ou se contrôler.

Tous les sujets de la vie, que ce soit à la maison ou à l’école, dans ses relations amicales ou face à la santé, sera très créatif pour découvrir des causes de soucis et des ennuis à venir. Il est dans l’anticipation constante « que va-t-il arriver après ? » il va chercher à s’entourer d’un maximum de précaution (qu’il n’arrive pas toujours à installer et ainsi augmenter la sensation d’anxiété).

Les peurs et les phobies

Beaucoup d’enfants ont des peurs comme la peur du noir (achluophobie) la peur des chiens (cynophobie), la peur des araignées (arachnophobies), peur d’être enferme (claustrophobie), peur du dentiste (dentophobie)…

On distingue 4 types de peurs :

-la peur lié à un danger connu, réel ; elle est ressentie lorsque l’on se trouve dans une situation de réel danger (se retrouver devant un animal dangereux entraine une décharge d’adrénaline, une sensation de peur qui nous pousse à courir très vite pour lui échapper). C’est aussi l’enfant qui a fait une bêtise et qu’il le sait ; il se cache par peur de se faire disputer. Cette peur est constructive et nécessaire à l’éducation.

-la peur de l’inconnu se manifeste lorsque l’enfant découvre sa nouvelle école, ou lorsqu’ il se retrouve dans une situation nouvelle.

-la peur de l’abandon représente une des peurs les plus terrible pour l’enfant. Elle n’est pas toujours consciente pour celui-ci et ses parents. Cette peur a pu être ressenti de façon réel ou symbolique comme par exemple l’enfant qui voit partir sa mère à la clinique pour accoucher du petit frère. Cela peut paraitre anodin mais chez certains enfants, cet évènement peut être ressenti comme un abandon et ainsi créer une source d’anxiété suffisamment importante pour déstabiliser la construction de l’enfant et entrainer des troubles du sommeil ou des angoisses inexpliquées, des crises de colères…

-la peur de quelque chose de spécifique : l’enfant connait ce qui lui fait peur (l’objet de la peur n’est d’ailleurs pas forcement dangereux), elles sont inexpliquées et dérivent sur des peurs phobiques qui sont véritablement handicapantes pour l’enfant ou l’adolescent : peur de sortir de la maison, d’être enfermé dans une pièce close, dans un ascenseur…

L’accompagnement thérapeutique consiste à rechercher les causes des peurs et des phobies. Lors de peurs du danger connu ou inconnu il s’agit de rassurer l’enfant et d’accroître sa confiance en lui-même pour qu’il renforce naturellement l’apprentissage de la raison. C’est en grandissant qu’il va apprendre à se raisonner et à canaliser ses peurs.

Pour la peur de l’abandon et les peurs spécifiques, il est important d’intervenir vite pour éviter qu’elles ne s’installent durablement dans la personnalité de l’enfant ou de l’adolescent. Plus on attend et plus il va se construire « une forteresse impénétrable » qui va se manifester par des processus d’évitements : l’enfant ou l’adolescent va trouver mille et une excuse pour ne pas se confronter à sa peur (ruse de séduction pour palier la peur de la séparation, somatisation ou il peut tomber malade : ce qui n’est pas exprimé émotionnellement se stocke dans le corps et peut ressortir sous forme d’eczéma par exemple…).