La sidération est un état psychologique qui crée chez la personne un arrêt du temps. Elle se retrouve figée dans une blessure psychologique traumatique où les émotions semblent pratiquement absentes. Une culpabilité irrationnelle se développe. La sidération va enfermée la personne dans un silence et une incapacité de parler de l’épouvantable. Ce blocage permet de se protéger de la souffrance subit en se dissociant de la scène traumatique (ou évènement traumatisant) afin de ne pas être submergé émotionnellement.
Le traumatisme entraine des effets différents selon le fonctionnement de chacun :
- Un état de stress intense pouvant durer plusieurs heures. Il se manifeste par cet état de sidération anxieuse, c’est un mécanisme de défense. Le stress est la réaction d’adaptation de l’organisme pour maintenir l’équilibre de l’état intérieur. Le stress, d’un point de vue biologique, est donc la réponse de l’organisme à toute demande qui lui est faite.
- Une verbalisation souvent difficile, voire impossible.
- Un comportement de repli sur soi avec des pleurs et de l’angoisse, avec parfois des expressions physiques (pleurs intenses, tremblements, vomissements…)
- Une culpabilité omniprésente et un sentiment de honte
- Une sensation d’être sale allant parfois jusqu’à développer une compulsion d’hygiène.
Lors du traumatisme le système neurologique décharge brutalement deux hormones du stress : l’adrénaline et le cortisol. La sécrétion excessive de ces deux hormones entraine un risque vital pour l’organisme. Pour palier à cet excès d’hormone (éviter le risque vital, voire létale) le cerveau se met « à disjoncter » afin de faire baisser ces deux hormones. Cela a pour conséquence d’activer une partie du cortex cérébrale responsable des émotions. En activant cette partie, tout ressenti émotionnel est coupé, la personne se retrouve en état de dissociation (mécanisme de sauvegarde psychique permettant d’anesthésier les émotions et de supporter l’insupportable).
L’état de conscience de la personne est modifié, comme dépersonnalisé où le sentiment d’irréalité est présent.
Les victimes de violences psychologiques, d’agressions sexuelles, d’attentats, connaissent cet état de sidération et de dissociation.
Elles sont dans l’inaction, incapable de bouger d’hurler ou même de fuir. Elles sont sous l’emprise de la peur, de l’incompréhension, du refus de la situation ou d’un comportement .
Autour d’elles, tout semble irréel, elles deviennent spectatrices de leur propre film ou tout se déforme et se transforme permettant toutefois au cerveau de mémoriser de façon inconsciente car même si elles disent ne pas se souvenir, tout est inscrit dans la mémoire : c’est une mémoire traumatique, une sensation d’amnésie qui les protège de l’horreur de ce qu’elles ont vécu. Mais le souvenir est bien là, dans l’inconscient, pouvant se réveiller, à n’importe quel moment et se conscientiser.